Ephémérides: 15 mai

Francisco Javier Fernández ChentoÉphémérides vincentiensLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Jean Gothier, C.M. · La source : Encyclopédie Vincentiennne.
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En 1644, Sainte Louise écrit : “Je vous prie de vous bien aimer les unes les autres et d’avoir un grand soin, tant des malades de l’hôpital que de vous autres en particulier”. (R)

En 1863, quatre Sœurs partent pour Guatémala renforcer le premier petit groupe arrivé l’an dernier. (R)

En 1915, commence en France la visite des ambulances organisées dans nos Maisons et dans divers Centres où les Sœurs ont été demandées. “Mon cœur de Père vous a recommandées à saint Vincent, écrit M. Villette, Supérieur Général, vous qui, depuis un an, en France, en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Galicie… vous êtes dévouées avec un courage que rien n’a pu briser ni même affaiblir… Il faut aussi que je vous dise ma joie de ce que, bien souvent abandonnées à vous-mêmes en raison des circonstances, n’ayant que bien difficilement, en certaines régions du moins, des relations avec vos Supérieurs, privées d’autres fois dans une trop large mesure des secours ordinaires et des exercices de la vie de Communauté, vous avez, avec la grâce de Dieu, la protection de l’Immaculée Marie et l’aide de saint Vincent, suppléé de votre mieux à ce qui vous faisait défaut de ce côté… Vous vivez en vraies et dignes Filles de la Charité” (au service des soldats blessés). (R)

En 1955, à Paris, mort de M. Charles-François Jean. Il mériterait mieux qu’un petit médaillon, si habilement travaillé soit-il par une main fraternellement admirative. Mais, d’une part, sa modestie et sa discrétion étaient telles que M. Jean a peu parlé de lui-même. Et, d’autre, part, il faut attendre que le dépouillement complet de sa correspondance et de ses papiers, nous fasse entrer en contact avec l’âme de M. Jean : sa vie se résume dans un mot austère : travail scientifique. Car, que ce soit au Collège Alberoni ou à la Maison-Mère, – pour ne citer que les cadres où son existence s’est le plus longtemps insérée, – partout, M. Jean, pendant les cinquante-huit ans de sa vie sacerdotale, a été le savant inlassablement laborieux, comme l’attestent ses dix-sept grands ouvrages et la soixantaine d’articles qu’il a donnés à des revues spécialisées. Mais ou se tromperait, si l’on n’apercevait en lui qu’un serviteur de la recherche, se satisfaisant de voir, par ses découvertes ou ses études, se vérifier une thèse à laquelle il tient. Il apparaîtra de plus en plus que ce « vétéran de l’orientalisme français », – comme le désignait  récemment Edouard Dhorme, – n’était guidé que par une grande idée : toutes ces études sémitiques vers lesquelles il s’est senti attiré de bonne heure, n’avaient qu’un but : l’éclairage plus puissant du texte biblique, de ce texte sacré où la science sacerdotale doit venir puiser pour se nourrir et nourrir les autres. Et les autres, pour M. Jean, c’était précisément et avant tout, ces futurs prêtres au service desquels il a mis ses dons réels d’éducateur et de psychologue. Sans doute, ses élèves, tant qu’ils ne furent que ses élèves, s’arrêtèrent peut-être trop à l’extérieur de M. Jean : sa tenu impeccable, son regard vif et observateur derrière le binocle, ses cours où il fallait « gratter », sa voix monocorde, ses réparties quelque peu sèches qui se terminaient par un « Bref ! » balayant tout, comme, dans son Languedoc natal, les torrents dont, par ailleurs, sa façon de rouler les « r » rappelait le cours heurtant les rocs de leur lit. Mais, devenus prêtres, et donc en contacts plus utilitaires avec les textes sacrés, ses élèves ont compris, ou comprendront, l’utile beauté de l’apostolat scientifique de M. Jean. Sa vie de quatre-vingt-un ans montre, comme celle d’Armand David, d’Eugène Boré, ou de Guillaume Pouget, que l’exceptionnelle vocation de prêtre savant peut s’enchâsser dans le cadre de vie de la petite Compagnie. En mettant toutes ses admirables facultés à l’étude du milieu où la Bible fut écrite, M. Jean a été richement Prêtre de la Mission, car qui dit Prêtre de la Mission dit serviteur de la Parole de Dieu (1).

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(1) Annales, t.119-120, pp. 435-447.

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