1656. Sainte Louise écrit aux Premières Soeurs : « Je vous exhorte de tout mon coeur à la fidélité que vous devez à Dieu dans la pratique des vertus nécessaires à votre vocation. Que vous êtes heureuses d’avoir un si grand nombre de malades à servir. Oh ! qu’il paraît bien que Dieu vous aime puisqu’il vous donne tant d’occasions de Le servir ! Continuez, je vous prie, à le faire pour son amour avec toute la douceur, le soin et charité qui vous sont nécessaires ».(R)
1874. À Paris , à onze heures du soir, sans agonie, gardant jusqu’au bout «sa tête et son coeur», M. Jean-Baptiste Etienne meurt, dans la soixante-treizième année de son âge et la trente et unième de son généralat. Par sa vie et ses œuvres, il a été le merci vivant que la Lorraine offrit à saint Vincent, secourable, deux siècles plus tôt, à sa dévastation : Jean-Baptiste Etienne, en effet, était né à Longeville, près de Metz, le 10 août 1801 ; et, du Lorrain, il eut la ténacité dans le travail et aussi la prestance physique que l’âge ne fera que rendre plus imposante, tandis que son beau visage auréolé de la longue chevelure en usage alors dans le monde ecclésiastique, respirera de plus en plus une majestueuse douceur. Prêtre le 24 septembre 1825, M. Etienne cumule aussitôt les fonctions de secrétaire du vicaire général, de procureur de la Maison-Mère et de préfet d’église. Tout de suite il s’occupe de la construction de l’actuelle chapelle de Saint-Vincent, et c’est lui qui, avec le temps, agrandira la Maison-Mère. Procureur général et secrétaire général dès 1827, il entre en relations avec les personnalités civiles et religieuses de l’époque. Le Gouvernement le propose alors comme premier évêque d’Alger. M. Etienne refuse pour ne pas vivre hors de la Congrégation. Dans la mission politique en Syrie, dont le charge le ministre des Affaires étrangères, dans sa députation, avec M. Aladel, près du Saint-Siège, lorsque l’attitude et les agissements de M. Nozo, encouragèrent les intrigues de certains confrères de Rome, dans la reconstitution des Dames de la Charité, dans l’élaboration du statut canonique des Enfants de Marie et dans bien d’autres oeuvres, M. Etienne affirme de plus en plus la lucidité de son intelligence, la finesse de sa prudence et l’intransigeance de sa fermeté vis-à-vis des principes. Aussi, l’Assemblée de 1843, dès le premier tour de scrutin, le choisit comme quatorzième Supérieur général. Un généralat comme celui-là ne se résume pas. Tout au plus les chiffres peuvent-ils laisser soupçonner l’activité ininterrompue de ce treizième successeur de saint Vincent : quatorze nouvelles provinces furent créées et plus de cent vingt maisons fondées. Quant aux Filles de la Charité, leur nombre passa de cinq mille à vingt mille. Et chez les uns comme chez les autres, le culte de la Règle fut remis en honneur. Evidemment, M. Etienne n’a pas tout fait tout seul ; mais son incontestable amour de la double famille, son absolu respect de l’esprit vincentien, son optimisme toujours juvénile et basé sur l’esprit de foi le plus solide, ses splendides talents d’administrateur, son courage dans les épreuves de tous genres, ont fait de M. Etienne un animateur incomparable, et les Prêtres de la Mission comme les Filles de la Charité peuvent, à juste titre, vénérer en Jean-Baptiste Etienne leur authentique restaurateur (2).
1921. Les Filles de la Charité avaient commencé le service des malades au Maroc, à l’Hôpital de la Croix-Rouge à Ceuta. Le 5 janvier 1921, une Ordonnance royale leur confie le service des Hôpitaux dans ce pays, et le 12 mars 1921, le Conseil de la Compagnie y donne son assentiment. En 1972, il y a 14 maisons de Filles de la Charité au Maroc. (R)
- 1) Coste , II, p. 94.
- 2) Rosset «Vie de M. Etienne».