Au sujet du chapelet, Sainte Louise assure que saint Vincent disait que, s’il n’avait eu obligation à son office, il n’aurait dit d’autre prière que le chapelet. Il l’a recommandé fort et lui-même l’a dit trente ans durant, sans y manquer, pour obtenir de Dieu la pureté, par celle qu’Il a donnée à sa Sainte Mère, et aussi pour bien mourir.(R)
En 1731, à Bulgnéville, en Lorraine, naissance de François-Florentin Brunet qui, de 1800 à 1806, sera vicaire général de la Petite Compagnie (1).
En 1798, à Besançon, le tribunal révolutionnaire condamne le Lazariste Pierre-Simon Barrand à la déportation. Né à Gilleq, dans le Doubs, Barrand avait vingt-deux ans, quand il fut reçu à Saint-Lazare. Professeur de théologie au Mans, il refuse en 1790, le serment schismatique et se retire à Longuemain, dans le Jura. Pierre-Simon Barrand a survécu à la Révolution (2).
En 1818, Sœur Besnard est nommée Supérieure Générale. Sœur de pharmacie après son Séminaire en 1771, elle fut mise en prison le 20 mars 1793 avec une autre Sœur de l’hôpital. Relâchée le 11 avril, elle va quelque temps dans sa famille car on est en pleine Révolution, puis revient à Vichy. En 1802, elle est envoyée comme Sœur Servante à l’Hospice du Mans, mais lors du schisme qui désola la Compagnie, elle retourna dans sa famille, plutôt que de ne pas faire les Saints Vœux selon sa conscience. M. Hanon ayant rétabli l’unité de direction, elle est envoyée à l’Hospice Saint-Nicolas de Metz comme Sœur Servante, puis élue Supérieure Générale : elle meurt avant la fin de son triennat le 3 mars 1820.(R)
En 1893, à Paris, l’abbé Charles-Léon Souvay est reçu au séminaire interne. Il vient d’achever son service militaire au 79e régiment d’infanterie, à Nancy, après avoir fait ses études philosophiques à Issy (3).
En 1947, à Paris, au jour anniversaire de son entrée au postulat qui était le 11 mai 1890, Frère Théophile Brion meurt dans la quatre-vingtième année de son âge et la cinquante-septième de sa vocation. Dès ses treize ans, il avait commencé à travailler à Boulzécourt, dans l’une des usines dirigées par Léon Harmel. Il y était d’ailleurs membre influent du Cercle Catholique. Déjà en lui se manifestait, en effet, ce souci de sa sanctification qui fait l’unité de sa belle vie de Frère de la Mission. Sauf de brefs séjours à Sainte-Anne d’Amiens et à Dax, puis deux ans de labeur intelligent à l’œuvre du Bienheureux Perboyre, Frère Brion va être, pour la Maison-Mère, pendant cinquante quatre ans, l’infirmier. Son dévouement à cette tâche s’est inspiré du culte charitable dont saint Vincent voulait voir les malades entourés… Oh ! certes, Frère Brion savait distinguer entre les vrais malades et les douillets ; et à ces derniers, sa rude simplicité, montrait qu’il n’était pas dupe. Mais quelle conscience il apporte, et de jour et de nuit, à l’accomplissement de sa tâche ! Quel esprit de foi aussi ! Il ne se manifestera jamais mieux qu’à l’égard des prêtres qu’il entoure d’un admirable respect, même dans leurs plus lamentables déchéances physiques. Avec son abord froid, son langage direct et bref, Frère Brion a pu parfois faire songer au sanglier de ses Ardennes natales. Mais que de pieuses délicatesses sous cette rude écorce ! Si saint Vincent demandait qu’au besoin l’on vendît les vases sacrés pour subvenir au soin des malades, Frère Brion a fait mieux encore : à ses malades il s’est donné ; il a donné ses forces, ne ménageant ni son repos nocturne, ni son cœur fatigué pourtant depuis longtemps ; il a donné son âme fortifiée par une piété sans mignardise, mais d’une régularité qui étonnait dans un office aussi bourré d’imprévus que le sien. Comment ne pas songer que toutes ces âmes dont, au cours de plus d’un demi-siècle, il a aidé le corps dans le rude labeur de la mort, l’ont accueilli, au seuil de la Mission du ciel, avec une fraternelle affection, lui, le bon Frère Brion ! (4).
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(1) Circulaires, t. II, p. 268.
(2) Annales t. 63, pp. 472-473
(3) Annales, t. 105 pp. 239-215.
(4) Annales, t. 114-115, pp. 98-104.