1651. Sainte Louise écrit aux Sœurs de Richelieu : “Je crois que M. Lambert vous aura donné, avant de partir, la consolation que vous désirez (de faire les Saints Vœux) non pas pour toute notre vie, mais pour un an seulement, car Monsieur Vincent n’en fait user de la sorte à qui que ce soit, et cela est plus agréable à Dieu qu’autrement, puisque, ayant au bout de l’annonce votre volonté libre, vous la pouvez encore donner à Dieu tout nouvellement.”(R)
1658. Saint Vincent donne aux Premières Sœurs une magnifique conférence sur le passage des Règles communes qui recommande de s’abandonner à la Providence : “Avoir confiance en la Providence, cela veut dire que nous devons espérer que Dieu prend soin de ceux qui le servent comme un époux prend soin de son épouse et un père de son enfant… Estimez que partout Dieu aura soin de vous… Quand même vous seriez aux armées n’ayez pas peur qu’il vous arrive aucun mal…” “La Providence vous gardera pourvu que vous gardiez vos règles et que vous ayez soin de bien servir les Pauvres”.(R)
1658. Sainte Louise propose de n’être plus Supérieure. “L’Etablissement porte que la Supérieure sera élue de trois ans en trois ans et jusques à présent, elle paraît à vie. Si votre charité jugeait à propos de commencer à la faire élective… il me semblerait bien à propos”, écrit-elle à saint Vincent.(R)
1883. Arrivée des Filles de la Charité à La Paz, en Bolivie.(R)
1843. À Rome, Grégoire XVI signe le décret d’introduction de la cause de béatification de Jean-Gabriel Perboyre, mort martyr trois ans auparavant (1).
1859. Embarquement de douze Filles de la Charité pour l’Argentine. La Providence sera érigée en 1861. Les guerres donnent l’occasion d’un grand dévouement et des Sœurs arrivent en renfort. En 1868, quatre Sœurs dont la Visitatrice meurent du typhus. La Province avait des centres de Charité en trois pays : I’Argentine, I’Uruguay, le Paraguay. Une Province est érigée au Paraguay en 1972.(R)
1940. À Mareuil-la-Motte, dans l’Oise, M. Victor Pettès meurt au champ d’honneur. Après deux années au grand séminaire de Poyanne, il fut reçu dans la Compagnie, le 14 septembre 1930. Ordonné prêtre le 5 juillet 1936, il est donné au Berceau-de-Saint-Vincent. Spécialement doué pour l’apostolat auprès des enfants, il conquiert tout de suite son petit monde et spécialement les orphelins. Car ce Landais sec et vif avait un cœur d’or. Son maintien toujours droit trahissait une certaine rigidité de caractère que corrigeait facilement sa gaieté et son dynamisme de boute-en-train. Homme d’ordre et de méthode, il s’appliquait avec une énergie farouche à tout ce qui était le devoir. L’effusion de son sang sur un champ de bataille, n’est-elle pas, au fond, dans la logique de ce tempérament d’une ardente générosité ? (2).
1940. À Semuy, dans les Ardennes, Marcel Bégué, clerc de la Mission, meurt pour la France, à l’âge de vingt-sept ans. Entré dans la petite Compagnie le 23 août 1933, ce grand garçon taillé à coups de hache, en vrai Basque qu’il était, était un lutteur. Avec toute l’énergie héritée de son terroir, il a guerroyé contre les vivacités de son tempérament, il s’est colleté avec les auteurs de philosophie et de théologie. Avec la même volonté de lutte, et alors qu’il venait tout juste de recevoir les premiers ordres mineurs, il rejoint, en août 1939, le 57e régiment d’infanterie. Et c’est en lutteur, toujours, qu’au matin du 9 juin 1940, alors que sa section vient d’être encerclée par les Allemands, il empoigne son fusil et, obéissant à l’ordre de son lieutenant, fonce vers le poste de commandement pour y réclamer du secours. Atteint d’une balle au ventre, mais ne voulant pas être prisonnier, il réussit à se traîner jusqu’à un groupe voisin. Quelques heures après, toute la section est faite prisonnière. Du trou où il gît à côté d’un camarade tué, on sort Marcel Bégué. Il souffre atrocement. Transporté à l’ambulance allemande, il y meurt à 18 heures. Le dernier mot qu’il prononce, c’est le mot : « Prêtre. » Et ce mot, qui était un appel, exprime aussi toute l’étendue du sacrifice de Marcel Bégué pour cette France qu’il aimait d’un amour vibrant : il ne lui a pas donné seulement son sang ; il a immolé pour elle son idéal : ces messes qu’il aurait tant aimé dire et ce labeur sacerdotal dans lequel, à n’en pas douter, sa riche nature l’eût fait exceller (3).
1958. Mgr Sidarous, Evêque Lazariste du Saïs, est promu patriarche d’Alexandrie pour les coptes catholiques d’Egypte. (R)
- 1) Annales, t. 54, p. 10.
- 2) Annales, t. 108-109, pp. 99-104.
- 3) Annales, t. 108-109, pp. 91-95