1642. De Paris, Monsieur Vincent adresse à Jean Brunet et à Étienne Blatiron une lettre où il leur dit : «Je vous ai déjà écrit que la Providence de Dieu vous appelle à Rome pour un nouvel établissement…» C’est une aimable façon de répéter aux deux destinataires que sa décision, à lui Vincent, d’abandonner la maison d’Alet est irrévocable. Et pourtant trois ans à peine se sont écoulés depuis qu’Étienne Blatiron est venu installer la Mission, puis un séminaire sur les rives de l’Aude. Et pourtant aussi l’évêque du lieu est un ami de Monsieur Vincent : c’est Nicolas Pavillon. Mais Je jeune évêque qui n’a en tête que la réforme chrétienne de son minuscule diocèse, a oublié que les ouvriers qui lui sont prêtés sont des hommes de communauté, et il n’a rien fait, — au contraire ! — pour leur faciliter la pratique de la vie commune… Après le départ des Prêtres de la Mission, l’évêque reconnaîtra sa faute et en écrira à Monsieur Vincent sa contrition dans une lettre toute saupoudrée d’humilité. Mais le diocèse d’Alet devra attendre trente-six ans avant de voir revenir les Prêtres de la Mission avec, comme premier supérieur, François Hébert, le futur évêque d’Agen. À Alet, que Lacour qualifie de «ville peu considérable, n’y ayant presque que la cathédrale et les chanoines», Hébert ne séjourna que fort peu de temps ; mais les confrères en garderont le séminaire jusqu’à la Révolution (1).
1688. Monsieur Rossignol, bourgeois de Paris, Mère Mathurine Guérin, les Sœurs officières, Monsieur Edme Jolly signent un contrat ratifiant l’établissement de Pantin. Les Sœurs y servent les pauvres et instruisent les petites filles depuis plusieurs années. (C)
1695. À Paris, contrat est passé par devant deux notaires du Châtelet, entre le supérieur général, Edme Jolly et Pierre Gaillard, doyen de la cathédrale de Langres. Ce digne homme fournit un capital de 5.400 livres pour qu’un quatrième Prêtre de la Mission soit envoyé à la maison de Dijon. Cet établissement a été fondé en 1681, dans le but de donner des missions gratuites dans le diocèse de Langres. En raison de certaines difficultés et malgré les privilèges obtenus du roi et de l’Évêque, la résidence des missionnaires n’a pas pu être fixée à Langres. Jusqu’à la Révolution, la mission de Dijon évangélisera le diocèse de Langres et celui de Dijon (2).
1696. L’évêque de Bar-le-Duc a donné procuration à Pierre Colliquet, juge, pour signer le contrat d’établissement de deux Sœurs à la paroisse Notre-Dame de Bar-le-Duc. Mère Mathurine Guérin et les Sœurs officières apposent leur signature à ce contrat. En lien avec la Confrérie de la Charité, les Sœurs serviront les malades de la ville et des faubourgs, sans avoir obligation de les veiller la nuit. (C)
1870. À Paris, les Sœurs de la maison d’enfants « Eugène Napolèon » reçoivent 200 orphelins de l’année : elles remplacent les “jeunes ouvrières de la ville de Paris” jusqu’alors reçues dans l’orphelinat. (R)
1912. La première guerre balkanique (octobre 1912-mai 1913) amène à Constantinople de nombreux blessés surtout après la bataille de Kirk-Kilisse. Aux Sœurs sont confiées douze ambulances, et bientôt le choléra fait son apparition sans ralentir leur zèle. Même dévouement en Roumanie avec Sœur Pucci et à Monastir avec Sœur Viollet. (R)
1924. À Paris, le T.H.P. Verdier commence à 20 h. 15 le voyage au cours duquel il va porter la bénédiction de notre bienheureux Père aux Sœurs et aux confrères d’Espagne. Ce voyage, malgré les lourdes fatigues qu’il suppose, vaudra au T.H. Père de délicates attentions de la part de tous et de toutes. Les personnalités ecclésiastiques, le roi Alphonse XIII et la reine font un accueil exquis au successeur de saint Vincent qui peut penser, pour lors, «qu’entre la France et l’Espagne, il n’y a plus de Pyrénées». Le T.H. Père sera de retour a Paris, le 22 novembre (3).
- 1) S.V., II, p. 302 ; Coste, II, pp. 98-99 : Annales, t. 63, p. 624.
- 2) Notices, III, p. 699 ; Annales, t. 122, pp. 540-550.
- 3) Annales, t. 90, pp. 388-404.