1688. À Alger, le Frère François Francillon meurt, supplicié à la gueule d’un canon. Originaire du diocèse de Poitiers, il entra dans la Compagnie en avril 1645. Il fut le premier Frère qui, avec Julien Guérin, vint à l’unis, et c’est lui qui conduisit de Marseille à Alger, Michel Montmasson. Ayant, pendant près d’un demi-siècle, partagé les fatigues et les persécutions des missionnaires, il était normal, semble-t-il, que le Bon Dieu fît à ce courageux Frère de la Mission la grâce de connaître la mort glorieuse de Jean le Vacher et de Michel. Montmasson (1).
1697. Le procureur des Administrateurs de l’Hôtel-Dieu et des principaux habitants demande l’envoi de deux Sœurs pour l’Hôtel-Dieu de La Ferté-Gaucher. Le contrat est signé par Mère Julienne Laboue et les trois officières et ratifié par Monsieur Maurice Faure, vicaire général de la Congrégation de la Mission. (C)
1733. Monsieur Bonnet et Mère Carlier, en réponse à une demande faite par les quatre Sœurs de la paroisse La Daurade de Toulouse, donnent leur accord pour que les Filles de la Charité soient enterrées dans le cloître du Monastère des Pères Bénédictins, situé sur la paroisse. Les Bénédictions ont approuvé cette requête. (C)
1741. Le secrétaire de l’Archevêque de Tours, au nom des administrateurs de l’Hôtel Dieu et avec l’accord de l’Archevêque, signe le contrat d’établissement de deux Sœurs à l’hôpital de La Madeleine à Tours pour s’occuper des enfants exposés, les nourrir et les éduquer jusqu’à l’âge de cinq ans.
1930. À la Maison-Mère, dans la salle des Reliques, de nombreuses personnes du dehors viennent prier près de la dépouille de M. Cornelio Cervia, substitut de l’assistant italien. On l’a trouvé mort hier matin sur son lit. Il n’y avait. que deux ans qu’il était arrivé à Paris, et déjà M. Cervia avait conquis le cœur des nombreux émigrés que l’Italie compte dans la capi-tale de la France. A ses obsèques, la présence de Mgr Chaptal, auxiliaire du cardinal, dira quelle place M. Cervia avait prise dans la vie religieuse parisienne. Il possédait une fine sensibilité appuyée sur une ferme volonté de sainteté personnelle. Ces dispositions intimes lui firent remplir avec une efficace compétence les fonctions que l’obéissance lui confia, à Chieri, d’abord, comme professeur de philosophie et, par la suite, comme directeur du séminaire interne ; puis à Gênes, comme procureur des missions ; à Turin où pendant vingt-trois ans il s’occupa des étudiants de la Mission et des Sœurs, jusqu’au moment où le P. Verdier l’appela à la Maison-Mère pour remplacer M. Veneziani, décédé (2).
1945. À la Maison-Mère, dans la petite sacristie, il est procédé à la reconnaissance des reliques de saint Vincent. La débâcle de 1940 et toutes les craintes qu’elle inspira, firent prendre la décision de transporter le précieux dépôt à Château l’Evêque. Le corps de saint Vincent fut ramené à Paris, dans un camion, le 3 juin 1945, et reçu à la Maison-Mère, ce jour-là, à 18 h. 30, toutes cloches sonnantes. Les reliques avaient été déposées dans la salle des Œuvres. On profite de la reconnaissance d’aujourd’hui pour laver le rochet et arranger la soutane qui revêtent les restes de notre Bienheureux Père. Puis les reliques attendront, dans le salon rouge, leur transfert solennel, le 11 juillet. Ce jour-là, précédé des prêtres en surplis qui chanteront le «Magnificat» et le «Quis novus», le corps de saint Vincent, porté par quatre confrères, parcourra le grand corridor pour regagner sa chapelle (3).
- 1) Notices. III p. 668.
- 2) Annales, t. 93, p. 319 ; t. 95, pp. 712-716.
- 3) Annales, t. 110-111 pp. 52-53.