Ephémérides : 05 avril

Francisco Javier Fernández ChentoÉphémérides vincentiensLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Jean Gothier, C.M. · La source : Encyclopédie Vincentiennne.
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1657. Sainte Louise écrivait à une Soeur partie en fondation : « Il faut aimer le bon plaisir de Dieu en tous les événements de la conduite de sa Providence : il est vrai que vous voilà dans de grands embarras et de grandes peines ; n’était que j’espère l’assistance de l’esprit de Dieu en la conduite dont vous avez besoin, j’aurais grande crainte que cet emploi ne réussit pas. Soumettons-nous à Dieu dès cette heure pour bien vouloir tout ce qu’il plaira à sa bonté en arriver : c’est bien tout de bon que vous avez besoin de grand support et condescendance, et surtout de douceur et retenue en vos conduites. Ne vous inquiétez pas si de bien longtemps vous ne voyez les choses au point que vous les pourriez désirer : faites votre petit possible en grande paix et tranquillité pour donner lieu à la conduite de Dieu sur vous, et ne vous mettez pas en peine de tout le reste… Je souhaite de tout mon coeur que toutes vos actions et paroles témoignent que vous n’agissez que par obéissance. »(R)

1919. Création de la Province de Yougoslavie des Filles de la Charité, avec 24 établissements et 514 Soeurs. La Maison provinciale sera à Liubliana jusqu’en 1926, puis à Radece jusqu’à la guerre. Il y avait alors 58 Maisons et 1234 Soeurs. Le 6 avril 1941 occupation et morcellement du pays. La Maison provinciale doit déménager à Liubliana et y reste jusqu’au 8 mars 1948 lorsque les Soeurs de Slovénie doivent en 24 heures quitter toutes les Maisons. Les Soeurs âgées et malades sont transférées dans le vieux château de Raka où s’installent aussi les Supérieurs Provinciaux tandis que les autres Soeurs cherchent du travail pour vivre. Mais quelques Soeurs sont demandées par le ministère de la Santé pour travailler dans les hôpitaux et les crèches en Macédoine et de même la Serbie garde et estime les Soeurs. En 1954 la Maison provinciale s’installe dans sa capitale de Beograd et le Séminaire y est réouvert après douze ans d’interruption. Beaucoup de Soeurs dispersées pendant les années précédentes reprennent de nouveau la vie commune au fur et à mesure avec quelques implantations en Slovénie. En 1972 la Province compte 42 maisons, 704 Soeurs et 12 Soeurs au Séminaire. (R)

1934. À Paris , M. Édouard Mott meurt dans sa quatre-vingt-neuvième année. Il y a si peu de banalité dans cette vie et surtout dans cette âme que vouloir esquisser l’une et l’autre en quelques lignes est une gageure. Né à Paris d’une famille d’universitaires, Edouard Mott ne reçut le baptême que vers sa dixième année. Bachelier ès sciences avec mention bien, il pouvait voir s’ouvrir devant lui une belle carrière mondaine. Mais la mort de son père, décédé sans signe de retour à Dieu, lui donna l’idée de la vocation sacerdotale. Et tandis qu’il entre à Saint-Sulpice, la grâce entre dans sa famille : sa soeur et sa mère vont devenir Filles de la Charité. Le l3 juin 1868, le jeune abbé Mott, non dépourvu d’audace, aborda le Père Etienne qui, comme tous les matins se promenait un peu dans la cour de la Maison-Mère, après son déjeuner, et au fil d’une longue conversation, M. Mott confia au Supérieur général son désir d’entrer dans la Congrégation. Sa demande fut immédiatement agréée. Les séminaires d’Oran, d’Évreux , de Cambrai , de Dax et entre temps, la cure de Drancy, furent les lieux, pas toujours heureux, de ses premières armes ; et la patente qu’il reçut pour le grand séminaire de Meaux acheva de prouver à son humilité qu’il n’était pas fait pour la supériorité. Par contre, M. Mott excella dans la prédication ; à partir de 1898, il a prêché cent trente-quatre retraites aux Filles de la Charité, soixante-dix retraites sacerdotales, dix-sept retraites d’entrée dans les grands séminaires et dix-huit aux ordinands, et un nombre incalculable de retraites aux Enfants de Marie. La piété et l’abondance, la variété et l’élégance de sa parole se communiquaient aussi à sa plume ; il a laissé une trentaine d’ouvrages, sans compter son «Cours de Méditations», dont la composition lui demanda un labeur inimaginable. Prédications et écrits ne furent, chez M. Mott, que le débordement d’une vie intérieure intense : car, — et c’est là le trait caractéristique de son âme — il y avait en lui une inexprimable avidité spirituelle qui confinait à une sorte de gourmandise. Pour sauver des âmes, il n’est pas de travaux ou de démarches qu’il n’entreprit, depuis des séances d’exorcismes jusqu’à la fondation de l’oeuvre, si chaudement approuvée par Pie X, de «La Réparation Sacerdotale». Cette âme, qui ne fut jamais liée à la terre, acheva de se libérer à travers les lourdes souffrances qui marquèrent les dernières années de M. Mott. S’il eut de douces manies ou des travers quelque peu agaçants dans la vie commune, il faut reconnaître que tous les détails de son existence furent cependant inspirés par la plus droite des intentions (1).

l) Annales , t. 99, pp. 118-511 et t. 102, pp. 808-819.

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