1691. À Paris, mort de messire Louis Abelly. C’est aux environs de sa vingtième année qu’il s’attacha à Monsieur Vincent et lui confia son âme. Le fondateur de la Mission le donna d’abord comme vicaire général à l’évêque de Bayonne, François Fouquet. Dès son retour à Paris, Abelly qui, comme son Maître, portait en son cœur l’inquiétude apostolique des paroisses rurales, donna le bel exemple d’accepter pour tout poste un humble village. Mais, en 1644, on l’obligea à prendre la paroisse Saint-Josse dans la capitale ; là, il forma un clergé communautaire avec les prêtres employés sur le territoire de sa juridiction. Sur ces entrefaites, Monsieur Vincent lui fit donner, — selon le mot de Collet — la paroisse la plus difficile d’Europe, l’Hôpital général, juste au moment où la mendicité était interdite à Paris : l’œuvre accomplie par Abelly en ce poste, fait honneur à celui qui l’avait proposé pour cet emploi. Quand, en 1661, Hardouin de Péréfixe, évêque de Rodez, fut promu à l’archevêché de Paris, il demanda et obtint que Louis Abelly fût son successeur sur le siège de Rodez. Malheureusement, le nouvel évêque, qui comptait déjà soixante ans, vit son activité ordinaire contrariée par le climat et ses jours mis en danger. Plutôt que de manquer au devoir épiscopal de la résidence, Abelly préféra donner sa démission et se retira à Saint-Lazare. Pendant vingt-quatre ans, il y mena une vraie vie de religieux, partagée entre la prière, l’étude et la direction de plusieurs Communautés de religieuses. Il avait pour les étudiants de Saint-Lazare une tendresse particulière, et c’est lui qui leur offrit, pour leurs nécessaires délassements, une maison de campagne, à Pantin. Le souvenir de l’ancien évêque de Rodez sera toujours en bénédiction dans la petite Compagnie qui lui doit la première biographie de saint Vincent, à la rédaction de laquelle il mit toute sa vénération pour le formateur de son âme sacerdotale. Par ailleurs, l’ascétique et la pastorale se sont enrichies d’une bonne dizaine d’ouvrages composés par Abelly et dont certains ont eu plusieurs rééditions. Et l’on comprend que Boileau, dans le quatrième chant du Lutrin, où il cite deux fois le nom d’Abelly comme celui d’un homme de substantielle doctrine, — ait pu, sur les lèvres de l’un de ses personnages — le chanoine Alain — qui prônait une destruction du fameux lutrin, à coups d’arguments théologiques, mettre cet alexandrin : Que chacun prenne en main le moëlleux Abelly ! (1)
1705. Claude de Rochechouart, abbé commendataire de Moutiers-Saint-Jean et fondateur de l’hôpital Saint Sauveur, signe à Paris avec Mère Marie Guérin et les trois Sœurs officières le contrat d’établissement de quatre Sœurs pour les malades de l’hôpital de Moutiers. Il est prévu que les Sœurs logeront dans l’hôpital. (C)
1757. L’intendant du Prince Louis de Bourbon, Seigneur de Crécy, ayant reçu procuration de son maître et l’accord de l’Evêque de Chartres, signe avec Mère Marie Anne Bonnejoye et les trois Sœurs officières le contrat d’établissement de cinq Sœurs à l’hôpital de Crécy (au nord ouest de Chartres). Les Sœurs auront le soin des infirmes et malades tant de l’hôpital que de la paroisse. Un local de l’hôpital sera mis à leur disposition l’instruction des petites filles. Sœur Marguerite Tabellion (43 ans et 27 de vocation) est choisie comme Sœur Servante de cette nouvelle fondation. (C)
1820. À Paris, Jean-Baptiste Étienne est admis au séminaire interne dont le directeur est M. Le Go. Il est quelque peu déçu par l’aspect matériel de la Miaison-Mère : «C’était une étable de Bethléem», dira-t-il un jour (2).
1897. Mort de Sœur Gélas, fondatrice des Œuvres de Terre Sainte avec ma Sœur Sion. (R)
1930. Arrestation des Missionnaires et de quatre de nos Sœurs à Kian en Chine. Tous resteront prisonniers pendant quatre-vingt-dix jours suivant les aléas des batailles, et seront délivrés le 23 décembre 1930. (R)
- 1) Vacant-Mangenot : Dictionnaire de Théologie, 1903, t. I, col. 55-57 ; Annales. t. 70, pp. 425-429.
- 2) Rosset : Vie de M. Etienne, pp. 22. 18 et 20.