1642. Dans son comté de l’Agenois et du Condomois, la duchesse d’Aiguillon établit les Prêtres de la Mission (1).
1714. La Mère Jeanne Chevreau et les trois Sœurs officières, ainsi que Monsieur de Chevremont, le directeur des Filles de la Charité, signent avec la maréchale de Bellefond le contrat de résiliation de l’établissement de l’Isle Jourdain. Depuis plus de deux ans, les rentes ne sont plus versées, les Sœurs sont accusées de mal gérer les fonds reçus. La maréchale est contrainte de verser les arrérages. (C)
1873. À Berlin, le Reichstag émet un décret de bannissement contre les Jésuites. En cette circonstance, les fils de saint Vincent ont l’immense honneur d’être considérés comme «affiliés» aux fils de saint Ignace. Et la jeune province, lazariste de Prusse, – il y a vingt-deux ans que le Père Etienne l’a fondée – a la gloire de souffrir persécution : à la grande consternation du peuple qui en bénéficiait, toutes ses maisons sont fermées… Dans l’intention de leur éviter les souffrances de l’exil, les évêques d’Allemagne avaient obtenu du Saint-Siège que nos confrères soient déliés de leur vœu d’obéissance au supérieur général ; mais tous, Prêtres et Frères, aiment mieux continuer à vivre en communauté ; ils viennent se réfugier à la Maison-Mère et se mettre à l’entière disposition du successeur de saint Vincent (2).
1948. À Belalcazar, en Colombie, mort de Mgr Émile Larquère, préfet apostolique de Tierradentro. C’est Émile Combes, avec ses lois laïques, qui fit de ce Landais un missionnaire de Colombie et l’apôtre des Indiens. Ses six premières années de sacerdoce, à partir de 1895, furent, pour M. Larquère, six années de missions à La Rochelle : sa belle prestance, sa voix forte et bien timbrée, sa santé, son zèle auraient probablement fait de lui un de nos plus grands missionnaires populaires… mais le «petit père Combes» était là… Et, en janvier 1904, M. Larquère, en compagnie de M. Tramerourt et de M. Louis Durou, le futur archevêque de Guatémala, posait le pied sur le sol de Colombie. auquel il allait s’attacher si fortement. Fondateur de mission à Nataga, dans le diocèse de Garzon, à Boyaca, dans celui de Tunja, premier préfet apostolique d’Arauca en 1916, puis, en 1924, de Tierradentro, il est le chef qui paye de sa personne, l’homme qui incarne la bonté du Christ, le Supérieur qui fait travailler, mais qui se préoccupe aussi du bien-être de ses missionnaires et leur construit d’agréables résidences. Les hauts personnages de la hiérarchie religieuse et civile se font une joie d’être reçus quelques jours par le préfet apostolique auquel ils demandent conseil. Si dans ce cœur d’apôtre, des âmes ont trouvé une place privilégiée, ce sont celles de ces terribles Indiens qui vivent dans la partie centrale de la Cordillère des Andes ; pour eux, Mgr Larquère ne recula devant aucune fatigue, devant aucun risque de mort. Ce préfet apostolique de qui irradiaient la distinction et la sympathie, n’est pas près d’être oublié, ni par les pèlerins auxquels il montra le chemin de Nataga, le sanctuaire marial, ni par les fils de la foret qu’il conquit par sa bonté (3).
- 1) Coste, II, 78.
- 2) Annales, t. 89, pp. 260-295.
- 3) Annales, 114-115, pp. 383-409.