Ephémérides : 03 mai

Francisco Javier Fernández ChentoÉphémérides vincentiensLeave a Comment

CRÉDITS
Auteur: Jean Gothier, C.M. · La source : Encyclopédie Vincentiennne.
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1878. À Paris, à dix heures trente du soir, mort de M. Eugène Boré, supérieur général. Lorsque, quatre ans auparavant, l’Assemblée l’avait choisi pour succéder à M. Etienne, chacun pensait que sa solide santé le garderait longtemps à la tête de la double famille de saint Vincent ; et d’ailleurs, l’avant-veille de sa mort, il avait encore vécu sa journée laborieuse avec son entrain habituel. Aussi, en ce 3 mai, la stupeur douloureuse est aussi grande que le fut la joie au jour de son élection. Quand il prit en mains le gouvernement des enfants de saint Vincent, M. Boré avait un beau passé. Fils d’un avocat de la ville d’Angers, où il était né le 15 août 1809, Eugène Boré eut une jeunesse foncièrement pieuse et brillamment studieuse : à dix-huit ans, il est lauréat du concours général pour la philosophie avec Alfred de Musset comme concurrent redoutable. Et, – détail significatif, – c’est à cette même époque qu’Eugène Boré s’impose de faire chaque jour une méditation matinale. Tout en se lançant dans l’étude des langues, et spécialement des langues orientales, il est le disciple de prédilection de Lamennais qui l’appelle son «Eugène bien-aimé». Au reste, de tous les habitués de La Chesnaie où il va passer ses vacances, M. Boré sera le dernier à abandonner celui qu’il appelle son «Maître», lors de sa rébellion contre l’Église. A vingt-cinq ans, Eugène Boré est nommé, par Guizot, professeur suppléant du cours d’arménien, au Collège de France. En 1835, il est chargé d’une mission littéraire à Venise, et en 1837, c’est une mission scientifique qui l’entraîne dans le Proche-Orient. « Le but définitif de mes travaux, écrit-il alors à son frère Léon, est la vérité ou la cause de la religion catholique. » Il le prouve par différentes réalisations pratiques et, en particulier, en déclenchant l’installation de la Congrégation en Perse. Et, tandis que les distinctions, — Légion d’honneur, décorations pontificales, — pleuvent sur lui, il se sent de plus en plus attiré par le sacerdoce. Il est enfin ordonné prêtre à Constantinople, le 7 avril 1850 et entre ensuite au séminaire interne de Paris. Après ses Vœux, M. Etienne l’envoie diriger le collège de Bébek et, le 6 septembre 1851, le nomme visiteur de Constantinople. M. Boré vit alors quinze belles années de dévouement pour la Compagnie et pour l’Église. Un acte d’obéissance méritoire y met fin : cet Orient dont il subit toujours la magie humaine et surtout chrétienne, il lui faut le quitter ; il est appelé aux fonctions de secrétaire général jusqu’au jour où, après cette initiation de huit ans au gouvernement de la Congrégation, il en devient lui-même le supérieur. Sa vie de soixante-neuf ans n’a été que le rapide passage sur terre d’une belle âme toute orientée vers Dieu (1).

1881. Décès de M. Bourdarie qui avait succédé à M. Mellier dans sa charge de Directeur (1875-1881). Le Supérieur Général d’alors était M. Fiat et la Supérieure Générale, Notre Mère Juhel. (R)

1886. Sœur Sion arrive à Jérusalem avec trois compagnes. C’est le début des œuvres en Terre Sainte : 1887 : Bethléem ; 1898 : Nazareth ; 1930 : Béthanie. (R)

1) Eugène Boré, Paris 1879 ; A. Milon, dans Les Contemporains. Circulaires, III, pp. 476-481.

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