1655. Sainte Louise écrit à Sœur Barbe Angiboust à Bernay : “Je crois que vous savez l’état déplorable de la pauvre Pologne et combien la guerre y est grande. L’admirable Providence a fait différer le partement de nos trois Sœurs qui devaient y aller jusqu’au temps où elles ont été seulement à Rouen, et aussitôt leur arrivée, elles ont été mandées de revenir pour les nouvelles de la guerre. Voyez mes cheres Sœurs, si nous avons sujet d’aimer et de nous confier à cette divine Providence. Qu’elle soit bénie à jamais et qu’à jamais toute la Compagnie y soit entièrement soumise : n’est-il pas bien raisonnable ? Je ne sais si je vous ai mandé que notre Sœur Anne Hardemont a commencé l’Etablissement pour le Service des Pauvres Malades et Insensés des Petites Maisons…” (R)
1710. À Paris, les restrictions et une épidémie de fièvre maligne, — conséquences des guerres désastreuses qui marquèrent la fin du grand règne de Louis XIV, — font à Saint-Lazare, déjà bien éprouvé, une victime de plus : M. François Watel, supérieur général. Il n’a que cinquante-neuf ans. Sa solide santé et sa belle prestance — dont le Roi-Soleil le félicitait — avaient fait augurer, lors de son élection en 1703, un long et fructueux généralat : car François Watel, né à Tranois, au diocèse d’Arras, avait montré sa valeur comme supérieur du séminaire d’Auxerre, de 1681 à 1689, comme supérieur d’Amiens pendant quatorze ans et surtout comme visiteur de France. L’Assemblée de 1703 le choisit de préférence à François Hébert, curé de Versailles, qui comptait de nombreux amis à la Cour. Le gouvernement de ce cinquième supérieur général, qui fut le premier successeur de saint Vincent à n’avoir pas connu le fondateur fut caractérisé par la douceur, et pour la petite Compagnie, ce temps fut, malgré les événements politiques, une période de facile expansion. «On ne manquait pas de sujets dans la Compagnie», écrit Lacour, sans se douter qu’il pourrait, par cette phrase éveiller l’envie des générations suivantes. M. François Watel put donc accepter de nouvelles fondations ; et en l’espace de sept ans. quatorze maisons furent ouvertes, dont sept en France : trois séminaires : ceux d’Angoulême, avec une paroisse, de Toulouse avec maison de Missions, et de Poitiers ; quatre résidences de missionnaires : Notre-Dame de Buglose, Montuzet, Bourg-en-Bresse et Valfleury. La petite Compagnie installa aussi sa première maison en Espagne, à Barcelone. A Rome, le pape Clément XI voulut que trois confrères prissent la direction spirituelle de l’Académie des Nobles Ecclésiastiques. L’Italie fut divisée en deux provinces : celle de Rome et celle de Lombardie ; et en France, la province de Picardie fut érigée. A la mort de M. Watel, la Congrégation comptait neuf provinces : une en Pologne, deux en Italie et six en France (1).
1711. Un contrat est signé entre le procureur des Administrateurs de l’hôpital et des habitants de Rambervillers, Mère Marie Le Roy et les Sœurs officières pour l’établissement de trois Sœurs à l’hôpital. Outre le service des malades, les Sœurs s’occuperont de la pharmacie mais ce sont les administrateurs et l’apothicaire qui achèteront les drogues nécessaires. (C)
1792. Deux commissaires, assistés d’un juge de paix, viennent à la Maison Mère des Filles de la Charité faire l’inventaire des immeubles et des biens meubles mis sous scellés quelques jours plus tôt. (C)
1948. À Fort-Dauphin, M. Jean-Baptiste Gracia, visiteur de Madagascar, meurt à l’âge de soixante-cinq ans. Dés l’ordination qu’il reçut a Dax en 1909, il est envoyé à Madagascar. Son premier poste, c’est Vohipéno où, en compagnie du futur Mgr Sévat, il affronte la tribu des Antainioros qui semblait al ors rétive à toute évangélisation. Là, comme plus tard à Vangaindrano, il travaille en faisant si peu de bruit que seul son départ pour un autre poste montre le labeur profond qu’il accomplit. Visiteur de la province et directeur des Filles de la Charité, il s’adonne à sa tâche pendant dix-huit ans avec une bonté, qui n’a d’égale que son austérité pour lui-même (2).
1967. Une des quatre religieuses qui entrent au Vatican pour travailler à la Congrégation des Religieux, est une Fille de la Charité que Notre Mère Guillemin va présenter aujourd’hui au Cardinal Préfet de cette Congrégation. C’est la première fois que des femmes font partie de la Curie romaine. (R)
- 1) Annales. t. 66, pp. 436-443, 570-580 ; Circulaires, t. I, p 233.
- 2) Bulletin des Missions des Lazaristes, année 1949, pp. 9-11.